Coaching Ottawa

View Original

Cet été, je profite de mes congés !

Par Coach Virginie Mesana

Avez-vous peur de vous mettre en « retard » par rapport à vos échéanciers à votre retour de vacances? 

Craignez-vous d’avoir de la difficulté à vous remettre à travailler sur vos objectifs si vous vous autorisez plus de légèreté dans votre horaire?

Éprouvez-vous de la culpabilité ou un sentiment d’incompétence en prenant des pauses?

Si vous avez répondu « oui » à l’une de ces questions, il y a de fortes chances pour que ralentir ou prendre des pauses vous occasionnent un gros inconfort, même lorsque vous avez terriblement besoin de vacances!  

Et si on profitait de l’été pour instaurer un nouveau rythme et repenser notre rapport à la performance et à la productivité dans le travail? 

Difficile de savourer la pause? Les émotions à la loupe 

Une myriade d’émotions émerge dans les situations où la pause est pourtant nécessaire. On peut éprouver du soulagement, de la sérénité, du calme, du plaisir, mais il peut y avoir aussi de la culpabilité, voire de la honte, à prendre des pauses ou des congés. 

Comment prendre du plaisir complètement quand on a le sentiment qu’on doit en « faire » toujours plus et que la « to do list » est trop longue pour s’octroyer un répit? 
En réalisant d’abord que le coupable dans l’apparition de ces émotions plus « inconfortables », c’est tout bonnement notre relation au travail, à la productivité et à la performance.  

Le slow living, le lâcher prise sur les injonctions et les deadlines, la spontanéité : Ce sont des concepts dont on entend parler de plus en plus. Mais force est de constater que pour nombre d’entre nous, si l’idée est séduisante, elle demeure parfois impensable dans notre réalité professionnelle. Pas toujours parce que c’est impossible… mais parce que nous avons surtout une grande résistance à changer notre regard sur ce que signifie le travail ainsi que sur notre valeur comme « professionnel.le ». 

Estime de soi, croyances et valeur au travail

Quand on touche à ce qui nous donne de la valeur, on touche inévitablement aussi à notre estime de soi et aux croyances qui se sont formées parfois depuis la plus tendre enfance. Bien souvent, ces croyances peuvent s’avérer être plus « limitantes » que nourrissantes. Si vous vous sentez coupables de déconnecter du travail, il y a de fortes chances pour que vous ayez adopté une croyance liée au mérite. Comme si la pause n’était pas vraiment légitime, comme si vous ne la méritiez pas ou comme si vous deviez encore prouver que vous la méritez. La pensée dominante dans les sociétés occidentales (avec des fondements souvent judéo-chrétiens!) nous dicte de ne pas céder à la tentation, d’où les émotions de culpabilité et de honte lorsqu’on se permet de le faire. Honorer les besoins immédiats, surtout lorsque ceux-ci pointent vers le plaisir ou la légèreté, n’est pas vu comme une priorité, sauf s’il s’agit de survie (et que l’urgence est perçue) ou sauf si on a l’a vraiment « mérité ». Ce principe de « je prends soin de moi seulement en cas d’urgence ou parce que je le mérite » est vraiment problématique à mon sens. Et ce pour deux raisons : 

1.     Si on attend que la pause soit « méritée »…

Si on attend que la pause soit « méritée » (le principe de la récompense ou de la carotte), on peut se retrouver à attendre très longtemps. Si notre objectif n’était pas « S.M.A.R.T » ou si les indicateurs de succès n’étaient pas clairs dès le départ, nous ne sommes pas en mesure de considérer la réussite de notre entreprise, de l’apprécier et encore moins de « mériter » la célébration qui va avec cet accomplissement. Du coup, on entretient un sentiment d’insatisfaction et d’incomplétude permanent.

Quoi faire? Mieux définir nos indicateurs de succès et gagner en clarté sur ce que la productivité signifie pour nous. 

Quelques pistes d’introspection 

Pour ne pas passer son temps à culpabiliser quand on prend une pause, il faut commencer par démystifier notre relation au travail et à la productivité. Je vous propose donc de vous pencher sur les indicateurs concrets qui vous permettent de mesurer votre contribution au travail. Demandez-vous ainsi : 

-       Comment est-ce que je définis « être productif »? 

-       Quels sont mes indicateurs personnels pour savoir que je suis satisfait/satisfaite du travail accompli? Comment est-ce que j’évalue que j’ai été productif/productive?

Observez ce qui ressort de ces questions. Quelles prises de conscience émergent suite à cette introspection? 

 

2.     Si on attend l’urgence pour prendre des congés…

Si on attend l’urgence pour prendre des congés, c’est probablement déjà trop tard car on ne doit pas être loin du burn out. Attendre de ne plus avoir le choix que de prendre une pause n’est pas un mode de fonctionnement viable sur le long terme. Au lieu de prioriser la pause en fonction de l’« urgence », il est plus judicieux de la considérer comme « importante » (pour reprendre la métaphore de la matrice urgent/important d’Eisenhower). En fait, je dirais même mieux. Non seulement la pause est « importante » au quotidien (autant pour la santé physique et mentale, que pour la créativité et la productivité!), mais elle devrait aussi être perçue comme « urgente » en tout temps, même lorsque l’urgence n’est pas ressentie.

 

Quoi faire? S’assurer que les pauses sont prévues et intégrées à l’horaire sur une base régulière et fréquente. 

Quelques pistes pour rendre la pause « urgente » dans votre horaire  

-       Bloquez une journée (par semaine, aux deux semaines, par mois – selon ce qui vous est accessible) pour vous ressourcer, exercer votre créativité, faire du sport, etc.; 

-       Prenez de vraies pauses pendant la journée de travail – Bloquez-les dans votre horaire, sortez physiquement de votre bureau, arrêtez les notifications ou mettez-vous sur « indisponible », etc.; 

-       Posez vos congés de manière étalée sur l’année (plutôt que toutes vos semaines d’un coup, une fois par an seulement); 

-       Privilégiez plutôt le mode « retour progressif » au travail après vos congés afin d’éviter de vous sentir submergé.e et de voir le bénéfice du repos s’envoler au bout de 24h! Réservez des plages horaires sans rendez-vous à vos retours de vacances pour reprendre à un rythme autre que le mode « rattrapage ».

Si vous avez d’autres idées ou d’autres astuces qui permettent de rendre la pause légitime dans votre horaire, n’hésitez pas à les partager dans les commentaires!

Je serais également curieuse de vous lire sur comment cet article résonne pour vous et ce que vous en avez pensé. Si vous avez de la difficulté à lâcher prise ou à profiter pleinement de vos pauses, je vous encourage à me contacter ici. Ensemble, nous explorerons les croyances qui vous empêchent de mettre plus de légèreté et de plaisir dans votre quotidien. Et nous définirons une stratégie pour vous aider à mieux vivre la déconnexion du travail.

Coach Virginie