Il y a quelques années, dans ce qui me parait aujourd’hui être une autre vie, je me suis retrouvée face à l’Himalaya. 

Très proche du Népal, j’avais élu domicile pour une semaine à Gangtok, dans l’état indien du Sikkim. J’étais alors avec une grande amie et collègue du doctorat qui m’avait accompagnée pour un séjour de travail universitaire et une conférence à Calcutta. Nous étions allées nous ressourcer dans les montagnes et de notre fenêtre, nous pouvions admirer tous les matins l’imposant sommet Kangchenjunga enveloppé de la douce lumière de l’aurore. Nous partions ensuite explorer la vieille ville, arpentant les rues piétonnes en quête de découvertes et de rencontres fortuites. Nous admirions les trottoirs jonchés d’orchidées vendues par les marchandes de fleurs et les vitrines d’antiquités et autres « curiosités ». Je me revois ainsi encore aujourd’hui pénétrer dans l’une de ces boutiques, remplie du sol au plafond de boiseries, de masques et d’objets précieux en tous genres. Je slalomais entre les meubles empilés de tous les côtés et je m’arrêtais souvent pour regarder de plus près les illustrations anciennes. Des miniatures indiennes traditionnelles peintes à la main représentant d’élégantes femmes vêtues de saris dansant ou jouant d’un instrument, aux dessins complexes de mandalas bouddhistes, l’art du Sikkim est la parfaite incarnation de l’héritage culturel à la frontière indo-népalaise. C’est donc ainsi perdue dans mon exploration de cette caverne aux merveilles que je tombai sur un coffre en bois peint et avec cinq symboles sculptés sur les côtés et sur le dessus. Je m’enquis alors de la signification de ceux-ci. On m’expliqua qu’ils incarnaient les valeurs du mantra bouddhiste tibétain le plus puissant qu’il soit, « Om Mani Padme Hum ». Les syllabes de cette incantation renvoient aux enseignements de Bouddha et à des notions de perfectionnements transcendantaux : la générosité (OM), l’éthique (MA), la tolérance (NI), la persévérance (PAD), la concentration (ME), le discernement (HUM). J’appris aussi que cet « Hommage au joyau lotus » était le mantra national tibétain. Le Dalaï Lama en a expliqué sa signification profonde : « Les deux syllabes PADME, le lotus, symbolisent la sagesse. Tout comme le lotus qui grandit dans la boue sans qu’elle le salisse, la sagesse vous place en situation de non-contradiction, alors qu’il y aurait contradiction dans toute autre situation exempte de sagesse. »  

J’ai emporté ces valeurs dans mes bagages…

Me sentant particulièrement attirée par ce coffre et ses enseignements, sans toutefois savoir quelle place il occuperait dans mon intérieur (et dans ma vie !), je décidai alors de le ramener dans mes valises au Canada. Je le mis précieusement dans mon salon et enfermai à double tour le mantra dans un petit coin de ma tête. Les années passèrent, et avec elles, arrivèrent la fin de mon doctorat puis un enfant qui agrandit notre famille. La vie devint encore plus déboussolante ces années-là, et je fus rapidement prise dans un tourbillon de « trop de travail », « trop d’émotions », « pas assez de temps ». Je ne me mis à la méditation (guidée) que lors de ma grossesse, comme technique de gestion du stress et pour retrouver une qualité du sommeil. À l’arrivée de notre fils, je n’avais à nouveau « plus le temps », ni l’espace mental pour méditer ! Les exercices de pleine conscience et autres « intentions positives » retombèrent aux oubliettes. Puis, un beau matin, alors que je suivais ma formation pour devenir coach, les syllabes du mantra tibétain me sont revenues comme un écho lointain. J’ai tu les pensées qui m’assaillent habituellement dès le pied posé hors du lit et j’ai écouté le son du mantra, attentivement, revenir doucement en moi. La générosité (OM), l’éthique (MA), la tolérance (NI), la persévérance (PAD), la concentration (ME), le discernement (HUM). Elles se sont imposées comme une évidence. Ce sont des valeurs qui me parlent et qui guident même ma pratique de coaching. Elles me permettent de toujours viser pour l’alignement des divers rôles de ma vie personnelle et professionnelle. Ce jour-là, j’ai décidé de dépoussiérer mon tapis de yoga, de m’y installer en tailleur les yeux fermés et de réciter ce mantra en goutant au silence et au moment présent baigné de la lumière matinale.

Depuis ce jour, la méditation fait partie intégrante de ma routine et elle m’aide à accomplir mes objectifs.

Grâce à ma redécouverte du mantra, j’ai appris à consacrer du temps pour moi, pour me gorger d’une énergie bienfaitrice et qui a un impact positif sur tous les projets que j’entreprend. J’utilise le « Om Mani Padme Hum » pour me recentrer et me rappeler de rester dans le moment présent. 

Être dans le moment présent pour ne pas être dans le ressassement du passé ou la tentative de toujours se projeter dans le futur, sans prendre le temps d’accueillir l’instant qui s’offre à nous. Entendre les vibrations des syllabes du mantra résonner alors que je prends le temps de le dire à haute voix, tout en respectant le rythme d’une respiration ralentie, a un pouvoir très fort. Je me sens alors régénérée, prête à accueillir ce que me donne la vie avec plus d’ouverture et de compassion. 

Quelques minutes suffisent parfois lorsqu’on a un emploi du temps chargé !  

Instaurer un rituel matinal a pour moi été clé dans ma capacité à passer à l’action, à créer une nouvelle habitude et surtout à m’y tenir sur le long terme. J’ai identifié le moment qui me semblait ainsi le plus adéquat pour être à l’écoute de mon mantra, bref à mon écoute. Pour moi, c’est le matin, une fois que la maison est vide et avant de me mettre à ma table de travail, que je m’assois au sol dans mon endroit lumineux favori. Je commence par une série de respirations profondes (sans mantra) en respirant un mélange d’huiles essentielles que je diffuse dans l’air. J’ai intégré l’utilisation des huiles essentielles pour établir le rituel et je l’aime particulièrement car celles-ci me donnent une sorte de « boost » d’énergie et un sentiment de purification (essayez par exemple un mélange à base d’orange douce et d’encens pour un meilleur focus et une énergie plus positive). J’associe ces parfums au mouvement de ma respiration : j’inhale l’énergie positive de l’agrume et exhale ce que je visualise comme les pensées qui polluent mon esprit. La respiration m’aide aussi à être dans un état d’écoute profonde, de moi-même et de ce qui m’entoure. J’utilise ensuite à haute voix le mantra « Om Mani Padme Hum » parce que ses valeurs me parlent et me ramènent à qui je suis. Mais, je vous encourage à utiliser un mantra qui vous ramènent à VOS valeurset à qui VOUS êtes. Vous pouvez ainsi faire quelques recherches sur des mantras existants ou tout simplement en créer un pour vous-même, avec des mots qui vous ressemblent et qui vous inspirent. Le mantra n’en sera que plus puissant pour vous donner l’énergie et la motivation nécessaires pour accomplir vos projets. 

Créer son mantra : Partir de valeurs que vous identifiez comme guidant votre vie 

Sélectionner 3 valeurs qui vous sont proches est une bonne idée pour vous approprier le mantra. En fait, après avoir « vocalisé » mon mantra, je prends moi-même le temps d’identifier et de ressentir trois notions qui m’accompagneront pour le restant de la journée. Je les répète à haute voix et me projette ensuite dans l’énergie positive que ces notions me procurent. Je m’assure de les formuler sur le ton d’une intention ou d’une affirmation et je les note aussi dans mon journal de pleine conscience (je vous réserve d’ailleurs plus d’informations au sujet du journal de pleine conscience dans un autre article du blogue!).

J’ai découvert que j’aimais particulièrement prendre le temps de les écrire (voire même de les illustrer à l’aide de couleurs et de dessins) car les consigner donne encore plus de poids à l’intention. Cela crée chez moi un profond sentiment d’engagement. J’aime aussi pouvoir retourner plus tard dans mon journal et observer la manière dont ces valeurs se sont actualisées dans les évènements du jour ou même dans mon travail intellectuel. C’est assez surprenant et « empowering » de voir que sans m’en rendre compte, ces valeurs m’avaient véritablement accompagnée. Écrire dans un journal permet aussi d’observer, si je le souhaite, comment mes intentions évoluent en parallèle de mes projets dans le temps (et des étapes où je suis rendue).  

Je termine enfin mon rituel par quelques étirements ou poses de yoga, ce qui me donne aussi le sentiment que ces valeurs sont « incarnées » en étant ancrées dans mon corps qui s’éveille, énergisé par le mantra. Et puis, comme on dit « un esprit sain dans un corps sain », donc quelques étirements matinaux ne font jamais de mal ! ;-)

L’ensemble de ce rituel matinal ne me prend que 10 à 15 minutes ! Alors, qu’attendez-vous pour commencer une pratique de méditation pleine conscience et pour remettre les valeurs qui vous parlent au cœur de votre vie et de votre travail ?

Si vous utilisez déjà un mantra ou si vous pratiquez la méditation pleine conscience, je suis curieuse de savoir ce qui fonctionne pour vous. Quels effets bénéfiques cette pratique vous apporte-t-elle au quotidien et sur le long terme ? N’hésitez pas à partager dans les commentaires ci-dessous !